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Par Canicius De SOUZA

Ce soir nous entamons une série d exposés sur les maladies cardiovasculaires. Elles sont essentiellement comportementales et sont devenues aujourd’hui la première cause de décès dans les pays développés.

Nous commençons aujourd’hui par aborder certaines généralités.
LES MALADIES CARDIO-VASCULAIRES : LE TUEUR SILENCIEUX IMPORTANCE
Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde: il meurt chaque année plus de personnes en raison de maladies cardio-vasculaires que de toute autre cause. On estime à 17,3 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 30% de la mortalité mondiale totale. Parmi ces décès, on estime que 7,3 millions sont dus à une cardiopathie coronarienne et 6,2 millions à un accident vasculaire cérébral (AVC) (statistiques 2008).
Plus de 80% des décès interviennent dans des pays à revenu moyen ou faible et touchent presque également hommes et femmes.
D’ici 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou AVC principalement). D’après les projections, ces maladies devraient rester les premières causes de décès.

Que sont les maladies cardio-vasculaires?
Les maladies cardio-vasculaires constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. On distingue :
· les cardiopathies coronariennes (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le muscle cardiaque)
· les maladies cérébraux-vasculaires (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau)
· les artériopathies périphériques (touchant les vaisseaux sanguins qui alimentent les bras et les jambes)
· les cardiopathies rhumatismales affectant le muscle et les valves cardiaques et résultant d’un rhumatisme articulaire aigu, causé par une bactérie appelée streptocoque
· les malformations cardiaques congénitales (malformations de la structure du cœur déjà présentes à la naissance)
· les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires (obstruction des veines des jambes par un caillot sanguin, susceptible de se libérer et de migrer vers le cœur ou les poumons).
Les infarctus (cardiopathie coronarienne) et les accidents vasculaires cérébraux sont généralement des événements aigus et sont principalement dus au blocage d’une artère empêchant le sang de parvenir au cœur ou au cerveau. Leur cause la plus courante est la constitution d’un dépôt gras sur les parois internes des vaisseaux sanguins alimentant ces organes. Les accidents vasculaires cérébraux peuvent aussi résulter du saignement d’un vaisseau sanguin cérébral ou de caillots.

Quels sont les facteurs de risque?
Les principaux facteurs de risques des cardiopathies et des AVC sont une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. Ces facteurs de risque comportementaux sont responsables d’environ 80% des maladies coronariennes et cérébraux vasculaires.
Les effets d’une mauvaise alimentation ou de l’inactivité physique peuvent se manifester par de l’hypertension, une élévation du taux de glucose (diabète) ou du taux de lipide, un excès de poids ou une obésité ; ces effets étant appelés «facteurs de risque intermédiaires» ou facteurs de risques métaboliques.
Il existe aussi un certain nombre de déterminants sous-jacents des maladies chroniques, ce sont en quelque sorte les «causes des causes». Ils reflètent l’action des principaux moteurs de l’évolution sociale, économique et culturelle: globalisation, urbanisation et vieillissement des populations. Parmi eux figurent aussi la pauvreté, le stress et des facteurs héréditaires.
Pourquoi les maladies cardio-vasculaires constituent-elles un problème de développement pour les pays à revenu faible ou intermédiaire
Plus de 80% des décès par maladie cardio-vasculaire dans le monde surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Les habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire sont plus exposés aux facteurs de risque de maladies cardio-vasculaires et d’autres maladies non transmissibles et font moins l’objet d’efforts de prévention que les habitants des pays à revenu élevé.
Les habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire souffrant de maladies cardio-vasculaires et d’autres maladies non transmissibles ont moins facilement accès à des services de santé efficaces et équitables répondant à leurs besoins (y compris des services de dépistage précoce).
De ce fait, ils meurent plus jeunes de maladies cardio-vasculaires ou d’autres maladies non transmissibles, souvent dans leurs années les plus productives.
Les habitants les plus pauvres des pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus touchés. Il est amplement démontré que les maladies cardio-vasculaires et d’autres maladies non transmissibles contribuent à la pauvreté des ménages.
Au niveau macroéconomique, les maladies cardio-vasculaires prélèvent un lourd tribut sur les économies des pays à revenu faible ou intermédiaire. On estime que les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète réduiraient le PIB de ces pays qui connaissent une croissance économique rapide de 1 à 5% car beaucoup de personnes meurent prématurément.


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